Après deux semaines de discussions avec les responsables ministériels, le nouveau budget de l’État du Cameroun pour l’exercice de l’année 2023 a été voté ce 6 décembre 2022, par les membres de la chambre haute et ceux de la chambre basse du Parlement. L’opposition, minoritaire à l’Assemblée nationale (28 membres), n’a pas réussi à faire fléchir le gouvernement malgré des points de tensions et des avis divergents sur les hausses d’impôts annoncées.
La vie sera plus chère en 2023. C’est ce qui ressort des assises relatives à l’adoption de la loi des finances 2023. Un vote tenu en dépit des débats interminables qui ont duré près de 10 heures, entre la journée de dimanche et lundi. Nonobstant quelques moments de désaccord dans les discussions entre les membres du gouvernement et certains députés de l’opposition. Selon cette nouvelle loi des finances, le portefeuille de l’exercice budgétaire pour l’année prochaine a été fixé à 6 345,1 milliards de francs CFA. Elle est en hausse de 267,7 milliards comparée à l’exercice de l’année en cours. Pour le financer, le gouvernement fonde ses espoirs sur les recettes traditionnelles issues des produits pétroliers, mais aussi sur la douane et des hausses volumineuses sur les impôts, pour les entreprises, mais aussi pour les petits contribuables. Le coût de certaines prestations du service public devrait également augmenter. Et le prix du timbre fiscal va ainsi passer de 1 000 à 1 500 francs CFA.
Néanmoins, les partis de l’opposition s’insurgent contre ces hausses. Pour le Président national du PCRN, Cabral Libi, c’est une « augmentation indiscriminée entre ménages riches et ménages pauvres ». Le MRC de Maurice KAMTO quant à lui, dénonce dans un communiqué signé de son secrétaire général, « une politique de paupérisation accrue du peuple » concernant des hausses d’impôts jugées « inconsidérées ». Pour le pouvoir, le Cameroun reste malgré tout un pays très sous-fiscalisé.