Le leader de l’opposition sénégalaise craint de ne pas pouvoir être éligible à la présidentielle de 2024, suite à sa condamnation à une peine de prison avec sursis de six mois, dans le cadre d’un procès pour diffamation et injures contre le ministre du tourisme et des loisirs, Mame Mbaye Kan Niang.
Lundi dernier, le président national du parti Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et le Fraternité(PASTEF) a écopé de six mois de prison avec sursis. Un jugement qui pourrait lui coûter sa suppression des listes électorales, et qu’il a d’ailleurs ardemment critiqué. «Ce qui s’est passé hier est une pièce de théâtre dans laquelle les rôles ont été attribués.» a-t-il déclaré dans à la suite de
Son procès en appel. Mais il rassure cependant que «cela ne remet nullement en cause nos projets.»
De par ses discours contre les élites, Ousmane Sonko a gagné la confiance des jeunes qui voient en lui une lueur d’espoir. Mais son élimination donnerait assurément une autre tournure à la compétition, et Macky Sall pourrait briguer un troisième mandat. Pour l’opposant, tout est monté de toutes pièces en complicité avec le pouvoir judiciaire, pour le mettre en état d’invalidité pour la présidentielle.
En réaffirmant l’appel à la désobéissance civile et à la «résistance», Monsieur Sonko a dit être «Plus que jamais candidat à l’élection présidentielle de février 2024.» Il a aussi ajouté que «Seul Dieu peut empêcher ma candidature […]. Aucun être humain ne peut l’empêcher.»
À cet effet, des manifestations sont prévues le 12 et le 19 mai. Les chefs de la coalition Yewwi et d’autres autorités politiques appellent également à marcher contre ce qu’ils qualifient de «Campagne de liquidation d’Ousmane Sonko. Et les autorités promettent d’user de leurs moyens pour éviter ces éventuels «Troubles à l’ordre public.»
En rappel l’homme politique était arrivé en troisième position à la présidentielle de 2019. Depuis 2021, il est aussi l’objet de poursuites pour viol. Son procès dans cette affaire de viol aura lieu le 16 mai. Il a annoncé dimanche qu’il ne répondrait plus à une convocation des juges.