Depuis 30 ans, notre pays célèbre avec la communauté internationale chaque 03 mai, la journée internationale de la liberté de la presse.
Selon le classement de l’Organisation Non Gouvernementale Reporters Sans Frontières, le Cameroun occupe la 138ème place dans le classement mondial, et la dernière en Afrique francophone zone Cemac, en termes de liberté de la presse. Des chiffres, qui démontrent que le problème de la liberté de la presse au Cameroun se pose encore avec acuité.
Entre fin 2022 et janvier 2023, c’est au moins cinq journalistes tués, et victimes d’agressions, de kidnapping et/ou de torture. Le cas de figure du chef de chaîne de la radio Emplitude FM, Martinez ZOGO, dont la dépouille a été découverte en état de putréfaction le 17 janvier dernier. Ou encore Samuel WAZIZI, toujours porté disparu. Le Cameroun perd ainsi 20 places, comparativement à l’année dernière.
La multiplication des médias libres dans de nombreux pays et la montée en puissance des nouvelles technologies ont permis de fluidifier la transmission de l’information. Cependant la liberté de la presse, la sécurité des journalistes et la liberté d’expression sont de plus en plus menacées. Dans le même temps, la mésinformation et la désinformation en ligne croissent davantage. Ce qui impact sur les institutions pro-démocratiques, l’État de droit et les droits fondamentaux.
Pour l’UNESCO, le droit à la liberté d’expression, inscrit à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, est une condition préalable et un moteur de la jouissance de tous les autres droits de l’homme. D’où le thème choisi pour cette édition. « Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme.»
Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation adoptée lors de la vingt-sixième session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991. Ce fut également une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias.