La banane plantain est cultivée dans huit régions sur les dix que compte le Cameroun. De plus, six millions de camerounais se livrent à une activité en rapport avec la banane-plantain, ce qui en fait une source alimentaire majeure pour les ménages. Malheureusement, plusieurs facteurs ralentissent sa production, parmi lesquels, les changements climatiques.
Le mardi 13 août 2024 aux encablures de 17h, la télévision nationale camerounaise, retransmettait en direct sur sa chaine info en continu (CRTV News) et sur ses plateformes web, la cérémonie de signature de la convention de partenariat entre l’Association des Acteurs de la Filière Banane-Plantain représentée par son Président National Tony OBAM, et la Cameroon Radio Télévision représentée par son Directeur Général Charles NDONGO. Cette cérémonie riche en couleurs, présidée par Le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, montrait l’importance non seulement de cette filière, mais globalement, des enjeux de la production agricole au Cameroun.
Impact des changements climatiques sur la production agricole.
Les sécheresses prolongées et les inondations soudaines dans les régions septentrionales, la diminution des précipitations et l’évaporation accrue réduisent la disponibilité en eau pour l’agriculture, l’élevage et la consommation humaine. Les crises climatiques réduisent la production agricole, provoque les migrations des populations, et engendrent des crises sécuritaires corollaires. Le Cameroun ayant fait de la banane-plantain l’une de ses filières prioritaires de sa stratégie SND30, la signature de cette convention met en exergue l’urgence d’une concertation multisectorielle pour mener le combat contre l’insécurité alimentaire.
Produire plus pour manger mieux.
Selon le ministre de l’agriculture et du développement rural Gabriel Mbairobe, « la signature d’une telle convention permettrai au media national d’informer les masses sur l’impératif de résilience en matière de production agricole et sur la nécessité absolue de s’adapter face aux aléas climatiques ». Avec la crise des engrais causée par la guerre russo-ukrainienne, le blé se fait rare, et sa farine est de plus en plus substituée par le manioc et la banane. Or, Tony Obam déclare que « le Cameroun ne produit que 3 mille tonnes de banane-plantain par an. L’objectif est de passer à une production annuelle de 10 milles tonnes, et celle-ci dépend de plusieurs facteurs : de meilleures infrastructures routières pour écouler les récoltes rurales, de meilleurs financements de la production, et surtout de meilleures politiques de lutte contre les changements climatiques ».
Des efforts à encourager.
Selon le rapport 2022 sur le climat et le développement au Cameroun de la Banque mondiale, « au cours des 20 dernières années, le Cameroun a réduit ses émissions grâce à la reforestation et en faisant évoluer son mix énergétique en faveur de l’énergie renouvelable. Il en a résulté des baisses d’émission de 9,32 tonnes de CO2 par habitant en 1998 à 4,89 tonnes en 2018. Néanmoins, des investissements sont nécessaires pour accélérer l’adaptation et la résilience dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des routes, des écoles, et du système de santé ». Ces chiffres encourageants montrent que les efforts des décideurs, des partenaires au développement et des communautés peuvent emmener le Cameroun à de meilleurs indicateurs nécessaires, pour préserver la sécurité alimentaire, notamment dans la filière clé de la banane-plantain.
Cet article a été réalisé dans le cadre du projet « Media for Climate Action », piloté par Actions For Development and Empowerment (ADE) avec l’appui technique et financier de l’Ambassade de France au Cameroun, de FSPI Transition Écologique et du Conseil Nouveau Sommet Afrique-France.