L’association CAVAT a rendu publique sa démarche jeudi au cours d’une conférence de presse organisée à Yaoundé.
Le témoignage est poignant. « Quelques minutes après la fin de la parade, j’ai moi-même vu l’explosion. J’ai vu ces enfants souffrir de leurs blessures graves. Depuis 7 ans, mis à part cette crise, les populations de Nkambe n’avaient pas vécu une telle atrocité ». En laissant ces paroles sortir de sa bouche, Samba Kingsley, un témoin du drame du 11 février à Nkambé, laisse transparaître une grande tristesse sur son visage. Il fait partie de la dizaine de victimes des affres de la guerre dans le Nord-ouest et le sud-ouest du pays, invités ce jeudi à Yaoundé par l’association Camerounaise contre le terrorisme ambazonien (CAVAT).
Leurs histoires sont différentes mais leur peur est commune. Devant la presse, cette association à travers le cabinet juridique Nsahlai, annonce avoir engagé, des actions juridiques internationales pour limiter les conséquences de cette guerre sans fin.
Cette démarche est également un appel à l’aide. Car au-delà de la cour pénale internationale auprès de laquelle une plainte a été déposée, le comité contre le terrorisme des Nations unies, le bureau du haut-commissaire des nations unies aux droits de l’Homme et le conseil des droits de l’Homme des nations unies ont également été saisies.
Ce jour à Nkambé, l’élève CherishLimnuyu Bonge, âgée de 15 ans a perdu la vie, suite à cette explosion. Ses camarades ont été blessés et plusieurs d’entre eux vivront désormais avec des organes et des membres en moins. Cet incident, est le prétexte du plaidoyer, mais ils souhaitent une réponse globale à la crise. « Aujourd’hui nous ne nous rassemblons pas seulement en souvenir d’un événement déchirant qui a ébranlé le cœur même de notre cher Cameroun. Cette attaque a tué et blessé de nombreux innocents et fait du mal à un grand nombre d’enfants », a martelé Maître Emmanuel Nsahlai, l’initiateur de cette procédure judiciaire. Dans l’attente d’une suite favorable en appui aux institutions du Cameroun, l’association œuvre à la sensibilisation des victimes et à leur soutien psychosocial.
Les victimes, ont accepté de témoigner, et regrettent, l’inexistence d’une structure Etatique, dédiée à la prise en charge des victimes de ce massacre, mené par les bandes sécessionnistes et piloté par des commanditaires tapis à l’étranger, en Allemagne, aux États-Unis, en Norvège et même en France