La décision d’interdiction du sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé V rendue publique le 1er Novembre 2022, tarde à mettre un terme aux activités sportives de nuit sur cet espace.
L’espace reste toujours occupé au-delà de 20 heures. Aux alentours du stade omnisports de Mfandena, ce jeudi 3 novembre, une dizaine de jeunes disputent une partie de football sur le parking. À cet endroit, le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé V vient d’interdire toute activité sportive, au-delà de 19h30. La nouvelle n’est sans doute pas arrivée jusqu’ici.
« Je n’ai pas entendu parler de cette interdiction. C’est vous qui m’informez », fait savoir Girel, La balle entre les mains. Son coéquipier Stéphane dit également n’avoir pas pris connaissance de la décision du sous-préfet. « Honnêtement je vous assure, je ne savais pas. Nous venons jouer ici tous les soirs depuis des années. Mais personne ne nous dit rien », s’exclame-t-il !
Dans cette pénombre, le danger plane. Personne n’est à l’abri des agressions et des vols à l’arrachée. Christian raconte une mésaventure. « Un soir j’étais en train de rentrer, deux gars sont sortis du noir et m’ont montré un long couteau. J’ai voulu fuir, mais il n’y avait pas moyen. Ils ont pris mes deux téléphones, mon casque et les tennis que j’avais aux pieds ».
Cette interdiction des activités sportives de nuit est de ce fait appréciée. « Si le sous-préfet a pris cette décision, nous allons la respecter parce que c’était vraiment de trop ici je vous assure. Il y a une grande insécurité dans ce secteur », confie Martine une habituée des lieux.
21h moins le quart, les entrées J et K du stade, sont toujours occupées.
La décision du sous-préfet prévoit une évacuation du site aux heures tardives. Mais jusqu’à cette heure de la soirée, aucune ne patrouille en vue. « Depuis que nous sommes là, nous n’avons pas vu la police, ni la gendarmerie. Personne ne nous a chassés d’ici. Même hier nous étions là, mais personne ne nous a dérangé ».
Quelques minutes plus tard, seulement, un groupe de jeunes danseurs est sommé de quitter les lieux, par deux gendarmes en civils. Les sportifs à l’autre bout du parking, ne sont pas inquiétés. Les plus avertis se décident de trouver un nouveau site pour se dégourdir, les jambes.