L’institut de Recherches Agricoles pour le Développement (Irad) a aménagé 50 hectares de champs semenciers pour la culture de cette céréale dans la région de l’Adamaoua. L’objectif est d’en favoriser la production massive et la transformation.
Les Camerounais gardent espoirs. Bientôt le pain fait à base du blé local sera sur les tables. La nouvelle est croustillante pour Alphonse Ndongo, habitant de la ville de Yaoundé. « C’est une très bonne chose de savoir qu’enfin nous pourrons avoir notre blé pour la fabrication de nos pains. Il ne sera plus question d’attendre la farine de blé de la Russie ou de l’Ukraine », se réjouit-il. Ce chef de famille est informé de la visite du Directeur de l’Irad dans ses plantations. Pour lui, ces hectares de champs semenciers de blé sont opportuns pour un départ, mais l’initiative est tardive. « Je me demande simplement pourquoi il fallait attendre que le conflit entre la Russie et l’Ukraine nous frappe d’abord sévèrement avant d’agir ? Si nous avions pris ces mesures depuis, nous n’en serions pas là. C’est ce qu’il faut savoir » ajoute-t-il.
Près de lui, son voisin Yanick Atangana acclame la volonté de produire du blé en qualité et en quantité. Selon cet entrepreneur, seule l‘implication des jeunes dans ce projet, réussira à porter des fruits. « Je voudrais demander aux différents responsables d’inclure les jeunes dans cette initiative. Non seulement, il y aura la création d’emploi, mais surtout, un transfert de compétence. Tout doit reposer sur la jeunesse », précise -t-il.
Josué N, un commerçant de 43 ans, a du mal à espérer un résultat positif de ce projet. Il garde en mémoire les nombreux projets agricoles engagés et inachevés dans le pays. « C’est un projet mort-né. Voilà le riz du Cameroun qu’on cultive, mais personne ne mange. Ça ne se mange pas. Nous consommons seulement le riz thaïlandais et autres riz importés. Est-ce que c’est normal ? Ce sera pareil avec le blé. Vous verrez vous-mêmes », a-t-il lancé derrière son comptoir.