Depuis quelques années, l’entrepreneur camerounais Baba DANPULLO fait l’objet d’une bataille politico judiciaire contre l’Afrique du Sud. Cela fait déjà plus de deux ans que les biens immobiliers du milliardaire camerounais dans ce pays d’Afrique Australe sont saisis et vendus par sa banque.
De source sûre, l’achat en 2017 d’un bâtiment pousse le groupe DANPULLO à contracter une dette de 21 milliards, auprès de la First National Bank, l’institution bancaire sud-africaine à capitaux publics. Selon le conseil du multimilliardaire, «La convention prévoyait que ce crédit serait remboursable sur 10 ans. En 2020, il a été déclaré en situation de non payement.» À ce jour, les biens évalués à 940 millions de dollars ( 567 millions de Francs CFA environ), amassés dans l’immobilier, l’agroalimentaire, l’hôtellerie, le transport et la télécommunication, sont menacés d’être hypothéqués pour couvrir l’emprunt. Affaibli, ce proche du Président de la République S.E Paul BIYA, fait un hold-up sur 243 milliards de Francs CFA au Cameroun, en représailles pour ses mécontentements en Afrique du Sud. Mais l’affaire est pliée et les actions diplomatiques camerounaises annulées. «Il y a eu des procédures extrêmement sommaires, des jugements rendus en plénière et dernier ressort, n’offrant même pas de voie de recours.» Explique Barrister Aggée MBANZEHE avocat du groupe DANPULLO.
Par ailleurs , Baba Ahmadou Danpullo a obtenu le 5 septembre de Quentin Djapité Ndoumbe, le président du tribunal de première instance de Douala Bonanjo, une ordonnance visant à saisir, auprès des banques locales, les comptes de l’opérateur MTN Cameroon et du chocolatier-confiseur Chococam (filiale du groupe agroalimentaire Tiger Brands). L’entrepreneur réclame en effet le paiement de 243 milliards de F CFA (plus de 370 millions d’euros).
Le juge a également ordonné la saisie des comptes des responsables de ces entreprises, dont ceux de Colin Mukete, le président du conseil d’administration de la filiale du groupe de télécoms. L’une de ces ordonnances porte sur le « compte float » de Mobile Money Corporation, filiale de MTN Cameroon dévolue à la monnaie électronique et logée chez Afriland First Bank. Compte sur lequel se trouve la contrepartie des unités de valeur que chaque utilisateur de ce service détient dans son téléphone. Il faudra que la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) proteste énergiquement, et rappelle que ce compte est insaisissable, pour que la mesure soit levée.
Le Président de la République a délégué un représentant auprès du Président Sud-africain Cyril Ramaphosa, afin de faire définitivement la lumière sur cette épineuse affaire.