Le conseil d’administration de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) a rendu publique cette décision le 1er Mars à travers un rapport.
C’est une deuxième suspension pour le pays en trois années. L’initiative reproche au Cameroun, des « progrès insuffisants dans l’engagement de la société civile et de contraintes imposées par le gouvernement sur la liberté d’expression et la liberté d’association de la société civile ». En 2021, les secteurs pétrolier et gazier ont représenté 4% du PIB du Cameroun, 16% des recettes du gouvernement, et 31% des exportations. Selon l’ITIE, malgré les multiples efforts, le Cameroun n’a pas réussi à divulguer les données de ses activités dans le temps imparti. C’est un réel problème en matière de transparence dans la gestion des industries extractives.
Autre point de défaillance selon le rapport, l’existence des contraintes liées à l’expression de la société civile, ainsi que sa participation au débat public. « Ces contraintes enfreignent le Protocole de l’ITIE : Participation de la société civile et justifient la suspension du Cameroun jusqu’à sa prochaine Validation », précise le document. Mais tout n’est pas perdu. « Le gouvernement devra résoudre rapidement ces problèmes pour veiller à ce que la société civile puisse jouer son rôle dans la promotion de l’amélioration dans la gouvernance des industries extractives et dans la gestion des finances publiques», ajoute le rapport.
Cette décision n’est pas sans conséquences sur le Cameroun. Le score assez faible (53 points) enregistré, discrédite les efforts du pays, engagé depuis peu à vulgariser son potentiel minier. Plusieurs entreprises sont sous contrat avec le Cameroun, une telle publicité entache sa réputation aussi bien dans ses rapports économiques, commerciaux et diplomatiques avec ses partenaires et bailleurs de fonds. De l’avis de certains observateurs, la gestion des affaires Glencore et Savannah Energy ont contribué à ternir l’image du Cameroun, pays membre de l’ITIE depuis 2007.