https://www.genethique.org.etats
Selon un sondage du 30 avril 2023, 28% des Américains auraient répondu OUI à la question de savoir s’ils aimeraient faire modifier génétiquement leur futur bébé à la carte par manipulation de l’embryon.
Selon ces sondages, beaucoup de parents pensent à des modifications génétiques susceptibles de donner plus de chance à leurs enfants pour entrer à Harward, par exemple. Le fait est qu’au « Fertility Institute » de Los Angeles en Californie, il est déjà possible de commander un bébé à la carte moyennant le paiement de 20.000 dollars. Le Dr Steinberg fabrique des embryons dans des cuves. Il sait tout de chaque embryon ; de qui il vient, où il ira. Des parents se rendent donc auprès de cet Institut pour acheter des enfants ! La chirurgie pratiquée sur les embryons obéit aux commandes des parents qui concernent surtout le sexe, fille ou garçon, la taille, la couleur des yeux, une future bonne danseuse, etc. Les gens veulent ce qu’ils ne sont pas eux-mêmes : les petits de taille veulent des enfants grands de taille et inversement. Ne voilà-t-il pas le pas de l’eugénisme allègrement sauté ? (https://www.radiofrance.fr.podcasts) Comment laisser faire cela ? Si on peut dire que ce n’est pas tout-à-fait la recherche de l’enfant parfait qui est concernée ici, on doit reconnaître que c’est une sélection faite pour le plaisir des parents avant de l’être éventuellement pour l’enfant. Que peut ressentir un enfant devenu grand, quand il apprend qu’il a coûté 20.000 dollars pour le plaisir de ses parents ? Nous ne sommes pas sûrs que cela puisse plaire à tous les enfants, de se savoir traités comme des marchandises avant même leur naissance. Par contre, si les manipulations génétiques auront consisté à nettoyer de l’ADN de l’embryon en gestation, tous les mauvais gènes, et à y introduire des facteurs génétiques favorisant la bonne santé en tout temps, l’endurance physique, une grande capacité intellectuelle et de mémorisation, quel enfant devenu grand n’en serait pas fier et heureux ? Que ses parents aient eu à payer 20.000 dollars ou davantage pour ce résultat ?
Mais c’est ici qu’on serait fondé à parler de l’eugénisme en tant que facteur d’aggravation des inégalités sociales par le pouvoir financier exploitant les avancées de la science et de la technologie. Si, aux Etats-Unis, il n’existe encore aucune régulation en la matière, il est heureux de constater que dans certains autres pays du monde libéral et capitaliste comme la France, ces manipulations des embryons sont interdites par une loi. Le pouvoir d’Etat en Afrique ne devrait pas abandonner cette préoccupation entre les mains des entreprises privées tel que c’est le cas aux Etats-Unis. Le libéralisme capitaliste ne se soucie ni de justice sociale, ni d’équité, bref d’éthique ! C’est pourquoi le souci de législation devrait le pousser à l’action sans tarder. Les avancées positives de la science devraient bénéficier à tous les citoyens, à tous les hommes vivant dans la même communauté. Est-ce à dire que la sélection naturelle à la Darwin pourrait être remplacée par une sélection relevant de l’ingénierie de l’homme par l’homme ? C’est ce que pensent les promoteurs du mouvement transhumaniste, quand ils proclament que tout homme qui le désire devrait pouvoir bénéficier d’une augmentation de ses capacités physiques et intellectuelles telles que la science et la technologie le permettent. Il faut cependant un minimum de régulation de l’exploitation de ces possibilités.
Pr. E. NJOH MOUELLE
www.njohmouelle.org