L’audience solennelle de la rentrée de cour suprême s’est tenue le 22 février 2023. Pendant cette cérémonie qui rassemblait l’essentiel de la haute juridiction, le ministre de la Justice Garde des Sceaux, Laurent Esso, et les autres membres du Gouvernement, sous la conduite du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, les dérives observées dans la pratique du journalisme ont été relevées.
La salle d’audience de la cour suprême a abrité sa rentrée solennelle au Cameroun. Durant cette cérémonie, le procureur général près de la haute juridiction, Luc Ndjondo a présenté des réquisitions dès l’ouverture. Il a axé sa réflexion sur la problématique de la coexistence de la publicité et du secret dans le fonctionnement de la justice au Cameroun. Expliquant que « si la publicité des débats permet de s’assurer que le justiciable s’est vraiment défendu pendant le procès, dans un contexte où cette publicité a toujours été considérée comme un droit naturel, cette façon de procéder ne va toujours pas sans poser des problèmes. Notamment avec le risque de mise à la disposition du public d’informations qui pourraient porter atteinte à la sûreté de l’Etat, aux bonnes mœurs… »
Par la suite, le premier président de la cour suprême Daniel Mekobe Sone a fustigé les mauvaises pratiques liées à l’avènement des nouvelles technologies, dans son exposé sous le thème « la justice camerounaise face à l’éclosion des technologies de l’information et de la communication ». Dans son discours, il a relevé l’urgence pour la justice camerounaise de s’adapter, afin de faire face à cette avancée désormais irréversible « les technologies semblent évoluer plus rapidement que les lois…la justice camerounaise se tient efficacement face au développement de la cybercriminalité ». Il a par ailleurs regretté que les réseaux sociaux soient devenus le lieu par excellence où tout le monde devient procureur ou juge, entre autres, en inculpant et en condamnant selon son bon vouloir. Journalistes, influenceurs, lanceurs d’alertes sont au cœur de ces dérives selon Daniel Mekobe Sone. Il a rappelé que la justice camerounaise a les moyens de lutter contre ces manquements. « La répression de ces délinquants qui écument les réseaux sociaux se présente comme une urgence pour notre pays ». Cette rentrée solennelle, a été l’occasion de faire le bilan de l’année judiciaire écoulée, ainsi que le lancement de la nouvelle année. Les chefs des Cours d’appel du Cameroun, du Tribunal criminel spécial et des tribunaux administratifs, représentants des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale étaient présent à cette rencontre.